Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Je souhaiterais évoquer la situation catastrophique des éleveurs de porcs en France, en particulier ceux de ma circonscription des Flandres. Sur ce territoire, les deux tiers des exploitations ont disparu en trente ans, et celles qui subsistent sont au bord de l'asphyxie, ne devant bien souvent leur survie qu'à la polyculture.
Le marché du porc breton est confronté à la concurrence déloyale d'autres pays européens, ce qui a pour conséquence un prix de vente insuffisant pour permettre aux exploitants de vivre dignement de leur travail. À titre d'exemple, un éleveur ayant une centaine de porcs doit débourser 3 500 euros par semaine pour faire fonctionner correctement son exploitation, dans un contexte d'explosion des coûts de production. Cette situation inédite inquiète, à juste titre, les exploitants mais aussi leurs banques, qui hésitent à continuer de les soutenir. C'est un cercle vicieux, qui fait craindre la disparition pure et simple des exploitations porcines dans les Flandres.
La loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi EGALIM, votée en 2018, et la loi EGALIM 2 adoptée en 2021, malgré quelques avancées, ne permettent toujours pas de garantir des prix rémunérateurs. Par exemple, elles n'incluent pas d'obligations de transparence entre tous les acteurs de la filière.
De plus, la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008, qui régit les trois quarts de l'agroalimentaire, a un effet dévastateur, car elle l'emporte sur la loi EGALIM, et certaines enseignes de la grande distribution en profitent.
Les acteurs de la filière porcine veulent vivre de leur métier et ne plus subir une concurrence étrangère déloyale. Ils souhaitent aussi l'interdiction de la vente à perte, ainsi qu'une définition de la taille critique des élevages, afin de s'assurer de leur rentabilité.
Quelle réponse comptez-vous apporter à ces revendications et à la détresse des éleveurs porcins ?
Le 28/07/2022 à 10:24, Aristide a dit :
Les cantines scolaires ne proposent pratiquement plus de porc, contrairement à il y a 40 ans; cela revient à sanctionner l'industrie porcine, et à faire perdre l'envie de manger du porc aux jeunes générations, ce qui est dommageable pour l'avenir de l'industrie porcine.
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