Madame la présidente de la Haute Autorité de santé, mes propos complèteront ceux de mon collègue M. Ratenon. Ce qui se passe dans les territoires ultramarins est très très grave. J'ai l'impression que l'on produit des centaines de rapports sans efficacité. En décembre dernier, j'ai visité un CHU en Martinique et j'ai été horrifiée, traumatisée, par ce que j'y ai vu. Aux urgences, plusieurs patients attendaient sur des lits dans un couloir surnommé « le couloir de la mort ». Beaucoup de patients attendaient pour être examinés. D'autres attendaient pour sortir la seule ambulance disponible. Dans les autres services, ce n'était pas mieux. Des médecins et des personnels hospitaliers m'ont confirmé leur contrainte de fermer des lits, faute de personnel. Il manque du personnel dans l'ensemble des services et le personnel en place craque. Une responsable fondait en larmes quand je suis arrivée dans son service. Ma visite a eu lieu quelques jours après l'obstruction du Gouvernement afin de faire échouer notre proposition de loi visant la réintégration du personnel non vacciné.
Madame la présidente, j'ai eu mal au cœur. C'est dur, c'est difficile de voir mes concitoyens dans cette situation. Nombreux sont ceux qui m'ont demandé ce que faisait l'État. La situation de l'hôpital dans notre pays est préoccupante ; elle l'est davantage en Martinique, en Guyane, en Guadeloupe, à Mayotte ou encore en Nouvelle-Calédonie. Que fait l'État ?