Madame Le Guludec, lors de la pandémie de covid-19, la Haute Autorité de santé a formulé de nombreuses recommandations concernant la stratégie vaccinale à adopter, jouant ainsi un rôle central dans la gestion de cette crise. Il s'agissait d'une responsabilité importante qui, en tant que présidente, pesait sur vos épaules, avec des millions de vies entre vos mains. D'ailleurs, ainsi que vous l'avez fait vous-même remarquer en 2022, c'est l'avis émis par la Haute Autorité de santé qui a le plus souvent été pris en compte par le Gouvernement.
C'est ainsi que, suivant un avis émis par vos scientifiques, le Gouvernement s'est prononcé contre la réintégration des soignants non vaccinés, en juillet 2022. Or jeudi dernier, faisant suite à de nouvelles recommandations qu'elle a elle-même formulées en février 2023, la Haute Autorité s'est prononcée, dans un avis définitif, en faveur de la levée de l'obligation vaccinale pour ces professionnels. Le ministre de la santé a annoncé qu'il suivrait ses recommandations. Néanmoins, ne pensez-vous pas que nous avons perdu du temps alors que les autres pays européens ont depuis plusieurs mois déjà, dans leur très grande majorité, permis le retour des soignants de leur pays dans leurs fonctions ? En 2022 déjà, quand les autres pays levaient cette interdiction d'exercice, la Haute Autorité elle-même avait avoué que les vaccins avaient largement perdu de leur efficacité contre les contaminations. Ne regrettez-vous pas ce positionnement tardif, alors même que la suspension a été une cause de précarité, de chômage et de mal-être pour les personnes ciblées, sans oublier que le secteur médical est sous tension depuis de nombreuses années ?