Madame la présidente Le Guludec, le 30 mars dernier, la Haute Autorité de santé a rendu public le premier volet de ses recommandations vaccinales pour les professionnels de santé, qu'ils exercent en établissement de santé ou dans des structures médico-sociales. Dans ce document, la Haute Autorité de santé se prononce au sujet de la vaccination contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, l'hépatite B et la covid-19, avec pour seule boussole la préservation de la santé publique, celle des professionnels de santé et celle de leurs patients. Cette précision est importante, car nous vivons une époque où l'opinion scientifique est souvent instrumentalisée et décrédibilisée dans un but politique. Nous devons donc veiller à ne pas faire dire à ses recommandations ce qu'elles ne disent pas.
Certains, farouchement opposés à l'obligation vaccinale et érigeant la liberté contre les exigences de santé publique pourraient utiliser les recommandations de la Haute Autorité de santé pour s'opposer aux décisions gouvernementales prises au cours de la crise sanitaire. Les décisions gouvernementales prises pendant la période épidémique telles que l'obligation vaccinale, les mesures de prévention, le suivi épidémiologique, l'augmentation drastique de la couverture vaccinale et l'efficacité de la vaccination, ont permis de dresser une liste de critères sur lesquels la Haute Autorité de santé s'est appuyée pour recommander une évolution du cadre juridique actuel afin que la vaccination contre la covid-19 soit uniquement fortement recommandée.
En ce qui nous concerne, nous prenons acte d'une recommandation formulée par une haute autorité sanitaire dont nous avons toujours affirmé que nous suivrions ses avis en la matière. En effet, ce sont la raison et la science qui doivent guider les décisions publiques en matière sanitaire. Cela nous semble fondamental lorsque des vies humaines sont en jeu.
Madame la présidente, ma question portera sur les résultats de la consultation publique lancée par la Haute Autorité de santé, sur vos dernières recommandations vaccinales et sur l'avis sollicité auprès du comité consultatif national d'éthique. En effet, dans l'attente de l'avis du CCNE, de nombreuses sociétés savantes et acteurs de terrain vous ont fait part de leurs réticences à procéder à la réintégration des professionnels non vaccinés contre la covid-19. Dans quelle mesure avez-vous tenu compte de ces observations dans le cadre de vos travaux ?