Je complète le propos pour l'Ademe. Les premières fermes pilotes d'éolien flottant étaient du 6 mégawatts par turbine. Aujourd'hui, on voit des productions de 13 mégawatts développées, et, pour l'éolien offshore, la norme devient 15 mégawatts. Les turbines ont des pales de plus de 100 mètres et des rayons de 50 mètres. On atteint donc déjà des hauteurs limites très importantes, et aujourd'hui, à la demande de l'État, l'Ademe mène des études sur la possibilité d'industrialiser la production avec des standards de 20 mégawatts. Les turbiniers, qui ont des objectifs supérieurs, nous disent ouvertement qu'il n'y a pas de limite technique, mais cela pose la question de l'adéquation entre la turbine et le flotteur. Il n'y a cependant pas d'homothétie directe : ce n'est pas parce qu'on double la puissance de la turbine qu'on double la taille du flotteur. La taille des flotteurs reste dans des standards, passant peut-être de 60 à 80 mètres de largeur.
Pour compléter ce qui a été dit par la DGEC sur les ports, l'État a demandé à l'Ademe, agence de la transition écologique, d'appeler les ports à manifester leur intérêt, afin d'anticiper leurs besoins en termes d'investissements. Ceci nous permettra de déterminer les sommes nécessaires pour rallonger les quais, à savoir 60, 100 ou 200 millions d'euros. Cette étude doit également permettre d'établir des synergies entre les ports : un port ne va peut-être pas, à lui seul, porter l'ensemble de la chaîne de fabrication et d'intégration. L'un peut se spécialiser sur les sujets liés au béton, un autre sur l'acier. Un port peut effectivement construire le flotteur, un deuxième intégrer le mât de l'éolienne sur le flotteur, et un troisième gérer ce qui concerne le câblage dynamique et l'ancrage. Cette synergie peut être importante et créer effectivement des emplois distribués sur l'ensemble d'une façade maritime, en distinguant bien la façade atlantique de la façade méditerranéenne.
Enfin, le sujet des compétences a partiellement été pris en compte dans le cadre du programme France 2030, qui inclut bien le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Ce dernier a publié des appels à projets, pour que les métiers puissent être développés. Mais si les compétences manquantes pour développer l'éolien flottant ont été anticipées – France Énergie Éolienne pourra sans doute évoquer plus longuement ce point –, ce n'est pas pour autant qu'elles sont résolues.