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Intervention de Gérard Longuet

Réunion du jeudi 2 mars 2023 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gérard Longuet, sénateur, premier vice-président de l'Office :

. – Cet échange entre vous, professionnels aux expériences et responsabilités diverses, qui maîtrisez les aspects techniques, et nous, élus qui aurons la responsabilité de voter la prochaine loi de programmation pluriannuelle de l'énergie, est absolument passionnant. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un monde ouvert et que chacune de nos décisions doit être mesurée à l'aune de ce qui se passe dans le monde, y compris lorsque l'entreprise est de culture française.

La France représente 4 % de l'économie mondiale. Vos entreprises sont en général présentes dans le monde entier. Si nous prenons une décision sans tenir compte de ce qui se passe hors de France, nous risquons d'arriver après la bataille. Notre réflexion publique doit donc être guidée par la volonté de nos compatriotes, tout en s'insérant dans le schéma général des actions et des décisions prises par ceux qui vont déterminer la nature même des outils de production, selon une norme mondiale, et leur capacité de transfert. Il s'agit d'identifier les problèmes techniques et peut-être de donner la parole à ceux qui vont être les voisins de ces projets, préoccupés par la nature même de ceux-ci.

En ouvrant la séance, j'ai dit aimer les éoliennes, parce qu'elles ont un effet redistributeur entre les villes et le monde rural. Qui sont les partisans de l'éolien maritime ? Les premiers sont ceux qui ne veulent pas de l'éolien à terre ; ils ne se mobilisent pas très activement. D'autres font partie des bénéficiaires potentiels du développement économique apporté par ces projets qui impliquent des investissements colossaux. Mais la plupart d'entre nous voudraient le beurre et l'argent du beurre, c'est-à-dire continuer à jouir de ce qu'ils connaissent, leurs paysages, et bénéficier malgré tout des retombées économiques.

Aux professionnels qui s'expriment aujourd'hui, je souhaiterais poser quelques questions techniques. La première s'adresse à RTE : le raccordement étant complexe, quel est son impact sur les coûts de production ?

La deuxième porte sur les turbines, leur taille, leur puissance et leur probable évolution. On peut penser qu'il vaut mieux installer des éoliennes moins nombreuses, avec des turbines plus puissantes, produisant unitairement plus de courant. Quelle est la capacité optimale des turbines et est-elle limitée ? Cette puissance est naturellement liée à la structure qui porte la turbine, et c'est cette structure qui définit l'impact de l'éolienne sur le paysage et sur la vie quotidienne.

La dernière question porte sur les capacités des installations portuaires : ce sont des productions qui requièrent beaucoup d'espace, pour la préparation et le stockage. Or les ports disposent souvent d'un espace limité à dédier à de telles activités : Le Havre est par exemple un très grand port, mais il a de très grandes ambitions et un espace limité ; Marseille a une vocation vraiment plus spécialisée aujourd'hui. Il serait intéressant de connaître votre point de vue sur les atouts et les faiblesses de nos ports, ceux où l'on construit et assemble les éoliennes maritimes constituant pour vous des alliés de taille.

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