– France Énergies Marines est l'institut pour la transition énergétique consacré aux énergies marines renouvelables, dont plus de 90 % de l'activité porte sur l'éolien posé et l'éolien flottant. Sa vocation est d'en fédérer les différents acteurs – industriels, partenaires publics, collectivités, partenaires académiques – et de mutualiser les efforts de recherche et développement pour lever les verrous technologiques, dont certains ont déjà été mentionnés, et améliorer à terme la compétitivité de la filière. Notre activité principale porte sur la mise en place, le pilotage et la réalisation de projets de R&D collaboratifs, par l'intermédiaire de quatre programmes qui donnent un aperçu des innovations nécessaires au développement des filières.
Le premier programme porte sur la caractérisation des sites, et notamment des conditions météorologiques : le vent, les vagues, le courant, pour le dimensionnement des systèmes. Avec l'éloignement des côtes, certaines données sont plus difficiles à appréhender, comme le déferlement des vagues ou la turbulence du vent, car on ne peut pas disposer de mât de mesure. Le changement climatique entre aussi en jeu : quelles sont les tendances en conditions normales, en conditions extrêmes ? Il faut tenir compte de tous ces paramètres dans le dimensionnement des projets, et améliorer le cadre normatif.
Le deuxième programme porte sur le dimensionnement et le suivi des systèmes. On a déjà évoqué le câble dynamique, ce câble soumis à de fortes sollicitations pour délivrer l'électricité au câble statique. Il y a également la question des lignes d'ancrage : on constate que plus les profondeurs augmentent, plus les solutions classiques de type ancrage par chaînes montrent leurs limites. Soit elles ne sont plus faisables, soit elles ne sont plus assez compétitives en termes de coûts. On travaille sur des lignes synthétiques, en nylon ou polyester.
Le troisième programme s'attache au sujet important de l'intégration environnementale et sociétale. En effet, ce n'est pas parce que ces parcs seront placés beaucoup plus loin des côtes qu'ils seront sans impacts. Tout un travail est mené pour élaborer des protocoles de caractérisation de l'état initial. L'objectif est de parvenir à identifier la faune marine de la zone, les oiseaux, la faune benthique, ainsi que les usages en mer, et ensuite de déterminer des protocoles de suivi pour identifier tous les impacts. Une des activités principales de France Énergies Marines est ainsi d'accompagner les acteurs industriels sur cette thématique.
Le dernier programme porte sur l'intégration en réseau et l'architecture de fermes pour organiser les différents systèmes. Sur l'intégration en réseau, nous travaillons conjointement avec RTE sur les sous-stations du futur, flottantes, en courant continu et d'une capacité se mesurant en gigawatts. On réfléchit également à la façon de gérer l'intermittence de la production grâce à l'hydrogène, et à la façon de la valoriser, soit en l'utilisant en mer, soit en la rapatriant à terre.
On essaie ainsi de couvrir l'intégralité des problématiques. Les défis à relever sont encore très nombreux. L'accélération est réelle et nous devons faire des efforts pour lever ces dernières difficultés et améliorer la compétitivité de la filière. La France a la chance de disposer d'un institut tel que France Énergies Marines.