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Intervention de Régis Le Bars

Réunion du jeudi 2 mars 2023 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Régis Le Bars, directeur adjoint Entreprises et transitions industrielles de l'Ademe :

– La DGEC, dans son introduction, a rappelé que l'innovation était l'un des facteurs-clés du développement de l'éolien flottant. Il y a effectivement en France, depuis 2010, un continuum de l'innovation et du développement de l'éolien flottant, porté par l'Ademe dans le cadre du Programme d'investissements d'avenir (PIA). Cela a commencé avec des démonstrateurs au cours de la période 2010-2015, dans le but de développer des briques technologiques permettant d'améliorer les coûts de revient de l'éolien flottant, puis cela s'est poursuivi avec le lancement de fermes pilotes en 2018 qui devraient voir leur mise à l'eau à partir de 2024.

Pas moins de 350 millions d'euros d'aides d'État ont été apportés aux acteurs industriels sur l'ensemble de ces projets qui constituent des enjeux importants pour le développement de l'éolien flottant. Ces projets se poursuivent aujourd'hui dans le cadre du programme France 2030. Les enjeux sont la fiabilisation de la technologie et surtout le développement des structures industrielles dans des marchés commerciaux.

À cet égard, les ports sont des maillons essentiels, et leur capacité à accueillir des charges lourdes, les moyens de mise à l'eau et de stockage, les longueurs et les profondeurs de quai sont cruciaux. Certains ports maritimes français, qui ont une tradition de construction navale, ont des opportunités à saisir dans le développement de l'éolien flottant.

Ces opportunités industrielles sont partagées, puisque la chaîne de valeur de l'éolien flottant est assez similaire à celle de l'éolien posé. Les risques et les besoins de développement ne portent pas tant sur l'éolienne elle-même que sur les flotteurs, les ancrages, les câblages dynamiques.

Quant aux infrastructures, le territoire français a la chance de disposer déjà d'usines d'éoliennes flottantes, comme les usines de Siemens Gamesa ou de General Electric à Saint-Nazaire, ainsi que d'usines de production de pales, comme Siemens Gamesa au Havre. L'innovation peut désormais porter sur l'impact carbone de la production de flotteurs, lié à la décarbonation de l'industrie de l'acier et du béton.

L'éolien flottant permet la rencontre de plusieurs métiers : des énergéticiens, des développeurs, des métiers de l'offshore pétrolier qui vont se convertir vers des métiers de la transition écologique, de la construction navale, des ports, qui vont eux-mêmes intégrer les métiers des énergies renouvelables.

Les défis à relever sont nombreux : la France et l'ensemble des acteurs industriels, qu'il s'agisse des ports eux-mêmes ou des entreprises qui y développeront des capacités de production, devront notamment acquérir des compétences humaines en métallurgie et dans le béton. L'arbitrage entre des flotteurs béton et des flotteurs acier n'est d'ailleurs pas encore fait. La production de flotteurs apportera dans tous les cas des opportunités économiques pour les territoires.

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