– L'Ademe, dans une publication de novembre 2021 complétée en février 2022, a exploré quatre scénarios permettant d'atteindre la neutralité carbone en 2050, afin d'éclairer les choix de politiques publiques. Tous les secteurs ont été examinés, qu'il s'agisse du bâtiment, de l'agriculture, des forêts ou de l'industrie, afin de pouvoir vérifier leur interdépendance et la bonne marche du système, en termes d'équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et les puits de carbone, mais aussi l'usage des sols, la biomasse.
S'agissant du mix énergétique, ces scénarios atteignent des niveaux de consommation d'électricité différenciés. Ainsi, les scénarios 1 et 2 sont davantage axés sur la sobriété et les scénarios 3 et 4 mobilisent davantage les technologies.
Les consommations d'électricité finale dans ces quatre scénarios sont comprises entre 408 et 839 térawattheures par an, et la part des énergies renouvelables va de 72 %, pour le scénario 4, à 97 %, pour le scénario 1.
Nous nous intéressons aujourd'hui à la place de l'éolien dans ces quatre chemins vers la neutralité carbone. Pour des questions d'acceptation sociale, les possibilités de l'éolien terrestre sont assez resserrées et se situent entre 58 et 63 gigawatts de puissance installée. L'éolien en mer offre davantage de marge, avec une fourchette comprise entre 14 et 48 gigawatts. Dans cet ensemble, l'éolien flottant se situe entre 5 gigawatts (pour les scénarios 1 et 2 ainsi que la version nucléaire du scénario 3) et 28 gigawatts (pour le scénario 4 et la seconde variante énergies renouvelables du scénario 3). Quel que soit le scénario retenu, la part de l'énergie éolienne représente au moins 12 %, et peut atteindre 25 % pour la version renouvelable du scénario 3.
Je voudrais également rappeler que l'Ademe travaille beaucoup sur les questions d'appropriation citoyenne, sur la question des paysages ainsi que sur les conséquences de l'éolien de façon générale. Nous avons notamment un projet de centre de ressources énergies renouvelables et biodiversité avec l'Office français pour la biodiversité (OFB), et nous avons lancé un grand projet de recherche sur les enjeux socio-économiques du déploiement de l'éolien en mer avec une cinquantaine de chercheurs et de nombreux organismes de recherche. Cet observatoire permettra d'examiner, sur plusieurs années, les conséquences de l'éolien en mer en termes d'emplois et d'impact sur les territoires. Les derniers chiffres publiés par l'Observatoire de l'énergie éolienne en mer font état de 6 600 emplois dans la filière éolienne en mer, dont 5 000 dans l'éolien posé et 1 120 dans l'éolien flottant en 2022. C'est 36 % de plus que l'année précédente.