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Intervention de Nicolas Clausset

Réunion du jeudi 2 mars 2023 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Nicolas Clausset, sous-directeur du système électrique et des énergies renouvelables à la Direction générale de l'énergie et du climat :

– Nous soutenons les technologies de l'éolien posé et de l'éolien flottant depuis un peu plus d'une dizaine d'années. Un premier parc a ainsi été mis en service de façon complète à la fin de l'année dernière, au large de Saint-Nazaire. Il repose sur une technologie posée, pour une puissance d'environ 500 mégawatts. Parmi les premiers appels d'offres attribués en 2012 et 2013, cinq autres projets reposant sur une technologie posée seront installés, pour une puissance à peu près équivalente. Enfin, un septième parc, au large de Dunkerque, attribué en 2019, repose également sur une technologie posée.

Notre pays fait partie de ceux qui bénéficient des surfaces maritimes les plus importantes au monde. Nos contraintes sont toutefois un peu différentes de celles des pays du nord de l'Europe, où la faible profondeur des fonds marins permet d'installer ces technologies posées très loin des côtes.

En France, dès qu'on s'éloigne des côtes, les profondeurs peuvent dépasser 70 mètres, rendant nécessaire le recours au flottant.

Sur la façade maritime de la Manche, les profondeurs sont relativement modestes jusqu'à la limite du rail maritime, au-delà de laquelle on ne peut aller. Sur la façade Manche Est-Mer du Nord, on restera ainsi essentiellement sur des technologies posées. C'est d'ailleurs dans ces zones de technologie posée que le plus grand nombre de projets éoliens en mer sont prévus.

En revanche, en Méditerranée, on devra recourir au flottant : après trois fermes pilotes soutenues en 2015, d'une puissance d'environ 25 mégawatts chacune, deux projets commerciaux sont actuellement en phase de dialogue concurrentiel.

Au large de la Bretagne et sur la façade Atlantique, dès que l'on s'éloigne de quelques dizaines de kilomètres des côtes, on doit aussi recourir à l'éolien flottant.

Je laisserai d'autres plus compétents que moi l'évoquer, mais il semble qu'il y ait beaucoup d'enjeux autour de l'innovation dans l'éolien flottant, notamment en ce qui concerne les flotteurs et leurs matériaux. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons soutenu plusieurs fermes pilotes, qui s'appuient sur des technologies différentes et pour lesquelles la marge d'apprentissage apparaît importante.

Dans l'éolien posé, les innovations portent moins sur la technologie elle-même que sur les questions environnementales, et notamment la recyclabilité des pales. En quelques années seulement, certains producteurs de pales se sont engagés à fabriquer des pales 100 % recyclables. Et dans nos appels d'offres, les questions environnementales font désormais partie des critères, pour que les systèmes soient le plus vertueux possible.

La question du raccordement électrique est un grand enjeu : dès que l'on s'éloigne des côtes, un poste électrique en mer doit pouvoir convertir l'électricité et l'acheminer sur la côte. Et, comme pour les éoliennes elles-mêmes, dès que la profondeur est importante, il faut que le poste puisse être flottant. Or les technologies actuelles ne le permettent pas toujours. RTE évoquera ces questions plus tard.

Dans d'autres pays, notamment proches de la mer du Nord, un autre point majeur, lié à la question du raccordement, est celui de la transformation de l'électricité, en hydrogène par exemple, lequel peut plus facilement être ramené sur la côte. Une telle opération présente toutefois des risques industriels et des difficultés tenant à la conversion, cette opération entraînant des pertes importantes. En outre, une fois acheminé, cet hydrogène devra être à son tour retransformé en électricité, ce qui demande d'autres types d'infrastructures et d'adaptations.

Ces enjeux liés au raccordement ne touchent pas les parcs qui seront en service dans les prochaines années. Mais plus nous nous éloignerons des côtes, et plus ils deviendront prégnants.

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