La guerre est sans merci et vous avez raison. La mobilisation des chauffeurs a été exceptionnelle et nous avons nous-mêmes fait notre part du chemin. Nous nous positionnons sur le marché de la mobilité urbaine. Vous n'allez cependant pas deux fois au cinéma : le nombre de transports peut suivre l'activité économique mais, bien souvent, la création de ces VTC a entraîné des déports de mobilité. Celui qui avait l'habitude de marcher, de prendre un métro ou de prendre un bus peut prendre un VTC, dont le prix est en général – cela a été dit dans les auditions précédentes, notamment par M. MacGann – totalement décorrélé de la réalité économique, avec des prix subventionnés et avec du dumping.
En attendant, la profession s'est mobilisée et je peux vous donner les chiffres car la transparence est la marque de fabrique du taxi, son ADN. Hier, nous avons réalisé 53 000 courses ; l'année dernière, nous avons transporté 25 millions de passagers et nous avons eu 15 millions de demandes de courses. Nous nous sommes donc mobilisés mais le choc a été très rude, alors que l'accord de mai 2008 était déjà très compliqué à mettre en œuvre.
Le taxi se situe au confluent de différents intérêts. Il faut bien que le chauffeur gagne sa vie de manière honorable pour proposer la meilleure qualité de service pour les clients. En même temps, il ne doit pas y avoir trop de congestion urbaine car vous perdriez le temps que vous gagnez pour avoir un mode de transport dans le transport lui-même. Dans le cadre de l'accord de 2008, nous avons toujours préconisé une mesure de la demande, la fixation d'un indice d'activité et l'augmentation ou la diminution du nombre de taxis si nécessaire. Les lois de 2014 et de 2016 rendent les licences incessibles : lorsqu'un chauffeur part en retraite, la licence peut être enlevée du marché, toujours dans cette idée de maintenir un revenu honorable pour les chauffeurs, ce qui relève également de l'intérêt du client car les voitures seront renouvelées et la sécurité du transport sera assurée.