L'étude que nous avons réalisée relevait d'une activité d'experts : nous étions rémunérés pour les compétences que nous apportions, en tant qu'économistes, à Uber, et qui consistaient en la rédaction d'un rapport fondé sur l'analyse de diverses données, pour certaines internes à Uber, pour d'autres publiques, notamment issues de l'Insee, et enfin tirées d'un sondage. Les conclusions ne prétendent pas être objectives, mais ce qui est écrit dans la note est correct. Nous avons construit une analyse cohérente, qui conclut qu'Uber offre un apport positif la société.
En revanche, il n'est pas demandé aux experts d'exercer des activités de lobbying. Lors de nos discussions avec Uber, nous n'avons jamais échangé avec les équipes de relations publiques. Nos interlocuteurs étaient Jonathan Hall, qui a suivi des études de doctorat en économie à Harvard, et Daniel Szomoru, spécialiste des données et docteur en physique. Ils nous ont fourni les données à partir desquelles nous avons travaillé et dont j'ai toutes les raisons de penser qu'elles étaient correctes.
Si cette note a été utilisée pour organiser des rencontres avec des députés ou des rencontres avec des cabinets, nous n'en sommes pas responsables. Nous étions seulement chargés de répondre aux éventuelles questions techniques des journalistes sur notre étude.
S'agissant de votre deuxième question, à l'époque, les conclusions de l'enquête étaient correctes : Uber attirait sur le marché du travail des segments de la population qui n'y avaient pas accès ou du moins pas autant que les autres. Notre étude montrait également que les plateformes avaient la spécificité d'offrir aux individus une occasion d'expérimenter l'activité indépendante de chauffeur, comme s'ils étaient entrepreneurs. Ce constat correspondait aux conclusions d'une étude que j'ai publiée dans une revue à comité de lecture sur le plan d'aide au retour à l'emploi (Pare), lancé en 2004.
Depuis la publication de cette étude, je travaille sur d'autres sujets. Je n'ai pas suivi l'évolution de la réglementation. Je ne peux donc pas vous en dire davantage. Mon sentiment reste que les plateformes mettent en relation des producteurs et des consommateurs et que la liberté qu'elle leur accorde est positive.