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Intervention de Maxime Klein

Réunion du jeudi 30 mars 2023 à 9h00
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Maxime Klein, cofondateur de la plateforme Mediflash :

Monsieur le président, Madame la rapporteure, Mesdames et Messieurs les membres de la Commission, je tiens d'abord à me présenter pour évoquer avec vous les raisons de la création de la société Mediflash. Infirmier diplômé d'État (IDE) de formation, j'ai suivi mes études à Metz et effectué de nombreuses missions d'intérim en tant qu'aide-soignant (AS), puis en tant qu'infirmier.

Quand nous nous sommes lancés, nous avions observé les difficultés de recrutement de la part des établissements dans un contexte sanitaire tendu mais il ne s'agissait pas d'un phénomène nouveau. Le rapport « El Khomri » sur l'attractivité des métiers du grand âge estime ainsi à 140 000 le nombre de professionnels de santé qu'il faudrait recruter d'ici 2030 dans les 15 000 établissements de santé présents sur notre territoire (dont 11 000 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ou Ehpad). De fait, à l'heure actuelle, 81 % des Ehpad ont des postes vacants et peinent à recruter.

Nous avons également constaté la fatigue des soignants qui opèrent dans des conditions de travail dégradées (bas salaires, horaires difficiles, travail de nuit.). Concrètement, les soignants quittent le monde de la santé. La profession n'attire plus, comme en témoigne la baisse de 25 % en six ans des candidatures aux concours d'accès à la profession d' Infirmier diplômé d'État et d'aide-soignant, selon le même rapport « El Khomri ».

Cette situation a pour conséquence de réduire la qualité de la prise en charge des patients des établissements de santé. La volonté de Mediflash consiste à rendre plus attractives les professions de santé et à accompagner les soignants tout au long de leur carrière, dans leur orientation, leur formation, leur insertion ou reconversion professionnelle et leur recherche d'emploi à terme.

Nous voulons améliorer les conditions de travail des soignants en les aidant à mieux gérer leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle mais également revaloriser les métiers du soin en offrant plus de liberté, tout en aidant les établissements à faire face aux tensions de recrutement et à travailler avec des effectifs complets.

Nous sommes une entreprise française, qui emploie une trentaine de salariés à ce jour. Nous nous sommes lancés dans le Grand Est, territoire où la pénurie de soignants est particulièrement forte du fait de la proximité avec le Luxembourg, où les salaires sont plus élevés. À Thionville, l'école d'infirmiers voit ainsi près de 60 % de ses étudiants travailler au Luxembourg trois ans après avoir été diplômés.

Nous mettons en relation des établissements de santé publics et privés qui ont des besoins de renfort ponctuels et d'urgence, avec des soignants paramédicaux qui ont un statut d'indépendant, autoentrepreneur ou libéral selon leur profession. Les soignants paramédicaux que nous couvrons sont les aides-soignants, les auxiliaires, les aides médico-psychologiques et les infirmiers.

Différents types de profil sont représentés. Il y a d'abord des étudiants en soins infirmiers qui cherchent à continuer de se former et à financer leurs études, comme j'ai pu le faire plus jeune, et qui souhaitent faire bénéficier le système de santé de leurs compétences. D'autres personnes souhaitent compléter leurs revenus ou concilier vie professionnelle et vie personnelle. Je pense ici aux mères et pères célibataires qui ont besoin de souplesse dans leur planning. D'autres soignants sont en transition entre deux emplois et ont envie de tester différents types d'établissement, différents services, pour ensuite se stabiliser dans un établissement où ils se sentent à l'aise.

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