Il me semble qu'un onglet apparaît parfois pour les agents qui prennent leurs fonctions au niveau des unités d'hébergement, mais pas nécessairement dans le secteur des activités – du moins, ce n'était pas le cas lors de l'incident. Si cela avait été le cas, vous auriez sans doute davantage d'informations.
Mon collègue a demandé à pouvoir visionner les enregistrements des caméras. Le directeur interrégional nous a répondu que c'était impossible parce qu'ils avaient été supprimés. J'ignore si les services judiciaires y ont eu accès. Je suis très surpris que, compte tenu de la gravité de l'incident, on n'ait pas saisi l'intégralité des enregistrements des caméras, ne serait-ce que du bâtiment entier, pour suivre le cheminement du détenu depuis son unité d'hébergement jusqu'au rez-de-chaussée ou aux secteurs dans lesquels il aurait pu se rendre. Il aurait été important de savoir s'il s'était rendu directement en bas depuis sa cellule, qui il aurait pu croiser dans les escaliers ou en sortant de son aile. Ni mon collègue ni moi-même, malgré ma qualité de représentant des personnels, n'avons le moindre élément. Pourquoi notre administration empêche-t-elle mon collègue de pouvoir se remémorer les faits et de vous apporter les précisions que vous attendez, et m'empêche-t-elle, par la même occasion, de pouvoir le représenter ?
Je réitère les propos que j'ai tenus lors de votre venue à Arles. À mon sens, Franck Elong Abé n'est pas fou ou « psy » : il est manipulateur, il suit sa doctrine ; c'est un guerrier. Vous avez vu, pour certains, avec quel sang-froid il a commis ce crime. On en a, des fous, on sait ce que c'est. Selon moi, le cas de ce détenu ne relève pas de la psychiatrie. Je ne suis évidemment ni psychiatre, ni docteur, mais telle est mon opinion personnelle. Il savait ce qu'il allait faire et ne semble d'ailleurs pas le regretter.