Les défaillances au sein de la maison centrale d'Arles sont connues. Je vous ai fait parvenir les dizaines de tracts que nous avons diffusés au cours des six ou sept dernières années. Les agressions n'ont jamais cessé. La direction faisait preuve de laxisme ; les détenus n'étaient pas toujours sanctionnés alors qu'ils le méritaient. Personne ne pilotait le navire. Du fait de l'absence de sanctions, la population pénale s'est sentie libre. Ceux qui avaient une influence sur les autres et la volonté de nuire avaient tout pouvoir. Nous l'avons signalé, et j'en ai moi-même fait part à de multiples reprises au directeur interrégional, par écrit mais aussi verbalement ; il m'a même reçu dans son bureau. Cela n'a rien changé. Pour que les choses s'améliorent, il fallait attendre le départ de Mme Puglierini. On l'a décrite comme une professionnelle usée. Pourquoi, alors, l'avoir laissée diriger une maison centrale dite sécuritaire ? Cela ne semblait pas préoccuper l'administration, malgré les remontées que nous avons effectuées à de multiples reprises. Ni le directeur interrégional, ni le directeur de l'administration pénitentiaire n'ont réagi. Tous se renvoient la balle.
Le nouveau directeur écoute les personnels et sanctionne les détenus lorsque c'est nécessaire. Les choses s'améliorent, mais c'est le fait d'un seul homme. En outre, nous faisons toujours face à un manque de personnel. On n'arrive toujours pas à recruter, et la réforme engagée, avec l'embauche de contractuels qui seront payés 1 300 ou 1 400 euros pour faire le même travail que nous, risque de nous exposer à de nouvelles difficultés. Nous exerçons un métier difficile. Les compteurs d'heures supplémentaires explosent ; nous sommes l'établissement de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui en a accumulé le plus, ce qui n'est pas anodin dans une maison centrale dont on ne cesse de rappeler le caractère sécuritaire.
Cet ensemble de facteurs – les défaillances de la sécurité et de la direction, ainsi que le manque d'effectifs – a conduit et pourrait conduire à nouveau à des incidents.