Monsieur Gernigon, vous avez mentionné le cas individuel d'une infirmière de votre commune qui souhaitait travailler après ses 64 ans. Sur ce cas, j'ai plusieurs questions à vous poser : a-t-elle une carrière complète ? Ne souhaite-t-elle pas travailler plus longtemps afin de toucher une pension de retraite suffisante car elle a eu une carrière hachée ? Aurait-elle souhaité travailler quelques années de plus si un niveau de revenus stable lui avait été garanti avec une retraite à 64 ans ? Ce sont de simples questions, je ne connais pas son cas.
Mais allons plus loin. Ceux qui le souhaitent peuvent travailler plus longtemps et nous ne voulons pas leur interdire de le faire. En revanche, nous voulons permettre aux gens qui n'en peuvent plus d'arrêter de travailler. Je pense à deux cas emblématiques : celui des égoutiers et celui des éboueurs. Ces derniers, dont la lutte a été la plus visible dans les rues de notre belle capitale, ont été très mobilisés et ils ne l'ont pas été seulement par solidarité avec les autres travailleurs, mais aussi parce que, la réforme s'appliquant dans le privé, ils vont devoir travailler jusqu'à 64 ans alors que leur espérance de vie – de vie tout court, pas seulement de vie en bonne santé – est inférieure de dix à douze ans à celle des autres travailleurs. Nous voyons bien ici qu'un problème structurel se pose.