Nous voterons évidemment en faveur de cet amendement, mais souhaitons à nouveau élargir le débat à l'espérance de vie en bonne santé, dont nous parlions précédemment.
Voici ce que dit l'exposé des motifs – ce n'est pas moi qui l'ai écrit, c'est vous – de la proposition de loi : « Personne ne peut tolérer que l'espérance de vie en bonne santé en France, quoiqu'en progrès, reste inférieure à la moyenne européenne, avec des écarts pouvant aller, pour les femmes, jusqu'à dix ou douze ans avec un pays comme la Suède. » C'est là toute la question : comment faire pour améliorer l'espérance de vie en bonne santé ?
Que prévoyez-vous ? Vous l'avez dit tout à l'heure, l'espérance de vie en bonne santé est en moyenne de soixante-cinq ans. En portant l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, c'est-à-dire en prenant deux des trois dernières années en bonne santé, vous décidez donc de prélever aux travailleurs 66 % de l'espérance de vie en bonne santé qu'il leur reste, une fois à la retraite.
À l'inverse, que proposons-nous ? D'ajouter deux années d'espérance de vie en bonne santé après la retraite, en abaissant l'âge de départ à 60 ans. Grâce à une telle mesure, nous améliorerions globalement l'espérance de vie, car c'est lorsqu'on travaille moins que l'on voit progressivement croître à la fois son espérance de vie et son espérance de vie en bonne santé.
Enfin – sans que je comprenne pourquoi, cela vous a fait hurler hier lorsque j'ai dit cela –, votre réforme des retraites enverra 15 000 personnes supplémentaires par an au cimetière, avant qu'elles n'aient atteint l'âge de la retraite.