M. Bazin fait souvent preuve de bonne volonté puisqu'il veut essayer de sauver les mauvaises idées de la Macronie, ce qui est extrêmement louable. Mais sa proposition ne suffira pas à redresser le cap. En effet, si on nomme des référents – ce à quoi, comme disait ma collègue Caroline Fiat, nous ne sommes pas par principe hostiles –, cela ne peut se faire qu'après avoir prévu les moyens nécessaires à leur existence. Sinon, ce sera un jeu à somme nulle : le temps consacré à la prévention par les professionnels de santé déjà présents dans les établissements sera pris sur celui consacré à d'autres types d'activités. Soit on augmente le temps globalement disponible pour les pratiques de prévention en créant des emplois, soit on n'alloue pas de nouvelles tâches aux personnels existants.
Je note par ailleurs que, si la rédaction proposée ne mentionne plus explicitement le bénévolat, elle ne l'exclut pas. Dès lors, on retrouve le paradoxe déjà signalé : soit ces référents sont des salariés – et le besoin de qualifications exclut les bénévoles –, soit il peut s'agir de bénévoles – parce qu'on juge le temps de travail des salariés trop précieux pour être mobilisé à cette fin. Les deux motifs justifiant ce référent étant en eux-mêmes contradictoires, il n'y a pas d'autre solution que de supprimer l'article.