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Intervention de Estelle Youssouffa

Réunion du mardi 28 mars 2023 à 17h20
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEstelle Youssouffa :

Près de huit millions de personnes subissent la précarité alimentaire en France. Derrière ce chiffre, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui souffrent de la faim ou de la malnutrition, en se privant ou en sautant des repas. Cela provoque des carences et des problèmes de santé.

Députée de la première circonscription de Mayotte, je me dois de dire que l'Éducation nationale signale régulièrement que de nombreux enfants ont faim lorsqu'ils vont à l'école. Il n'est pas possible d'apprendre quand on a faim. Il n'y a pas de cantines scolaires à Mayotte, où le service de restauration pour les enfants est quasi inexistant. La faim est un sujet pressant pour de nombreux foyers mahorais. Par ailleurs, l'inflation des prix alimentaires est comprise entre 20 et 30 % à Mayotte, où 74 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. C'est dire combien la proposition présente un caractère d'urgence pour le territoire que je représente.

La situation est loin de s'améliorer dans l'ensemble du pays. La covid-19 puis l'inflation ont fait grossir les rangs des bénéficiaires de l'aide alimentaire. Aux mères célibataires et aux retraités sont venus s'ajouter les étudiants et ceux qui ont un emploi précaire. Tel est le constat : l'insécurité alimentaire s'installe chaque jour un peu plus. Comme vous, je ne me résous pas à cette situation – et d'autant moins qu'il existe des solutions politiques pour réduire la précarité. Les politiques mises en œuvre jusqu'à présent sont très insuffisantes.

La majorité fera valoir l'indemnité inflation. Mais elle ne couvre que les dépenses énergétiques, n'a été versée qu'une fois et ne sera pas reconduite. On nous parlera aussi du chèque alimentaire. Mais verra-t-il le jour ? Combien de fois a-t-il été annoncé avant que le projet ne soit abandonné ?

C'est pourquoi le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires est favorable à cette initiative du groupe Écologiste. Si nous partageons votre volonté de mettre en place une prime alimentaire pour les Français les plus défavorisés, nous estimons toutefois que son montant devra être revalorisé dans les outre-mer, où le coût de la vie est beaucoup plus élevé que dans l'Hexagone – notamment en raison des prix alimentaires.

Je veux aussi mettre en garde sur la qualité nutritionnelle des produits vendus outre-mer. En dépit de la loi du 20 novembre 2012 relative à la régulation économique outre-mer et portant diverses dispositions relatives à l'outre-mer, dite loi « Lurel », la teneur en sucre de certains produits y reste plus élevée que dans l'Hexagone, avec des conséquences dramatiques sur la santé des Ultramarins – en particulier en ce qui concerne l'obésité et le diabète. À quand un contrôle régulier des industriels, assorti de sanctions en cas de manquements ?

Le menu végétarien dans les cantines scolaires est une piste qui mérite d'être explorée, à condition de renforcer la formation des gestionnaires de la restauration collective.

En ce qui concerne les additifs nitrés, il faut accompagner la filière pour qu'elle change ses pratiques.

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