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Intervention de Pascal Lavergne

Réunion du mardi 28 mars 2023 à 17h20
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Lavergne :

C'est l'histoire de la planète, de la santé publique, des Français et de leur portefeuille. Il ne s'agit pas du début d'une blague, mais de la quadrature du cercle de l'alimentation. Je remercie Mme la rapporteure pour son travail, pour l'occasion qu'elle offre à la représentation nationale d'aborder les sujets liés à l'alimentation et pour la qualité des auditions menées en amont. À bien des égards, sa proposition de loi part d'une bonne intention.

L'alimentation est un phénomène global de politique publique. Elle soulève des questions relatives à notre souveraineté alimentaire. Elle est aussi un enjeu personnel, où se lisent nos goûts, nos préférences et nos gourmandises. L'alimentation est enfin un droit, reconnu par la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 comme faisant partie intégrante du droit à un niveau de vie suffisant.

L'ancien maire, l'éleveur et le restaurateur que je suis ne peuvent être indifférents à ce sujet. Le groupe parlementaire auquel j'appartiens et qu'humblement je représente ici a démontré, depuis 2017, tout son volontarisme sur les sujets alimentaires. Il a notamment adopté la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite loi « Égalim », faisant notamment obligation à la restauration scolaire de proposer au moins un menu végétarien par semaine, la loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire et la loi dite « Climat et résilience », qui a introduit dans le débat public l'idée de chèque alimentaire.

L'alimentation est au cœur de plusieurs problèmes et l'aliment est le résultat d'un schéma de production. La question est la suivante : que mange-t-on ? Cette question est indissociable de celle de savoir qui produit et d'où vient le produit. Il n'est pas possible, lorsqu'il s'agit de définir des politiques publiques alimentaires, de ne pas être attentif à la question de savoir si, en favorisant telle ou telle catégorie de produits, nous avantageons nos agriculteurs et notre savoir-faire local ou si nous favorisons l'importation de produits obtenus par des méthodes que nous jugeons intolérables.

L'alimentation est aussi un enjeu social. En période d'inflation, les prix des produits alimentaires augmentent au point que les Français doivent parfois y renoncer. Le chèque alimentaire, idée de cette majorité, figurait dans le programme du Président de la République. Je suis ravi que le présent texte offre à notre assemblée l'occasion de travailler sur cette mesure et d'en dessiner les meilleurs contours.

Enfin, avoir accès à l'alimentation n'est pas tout ; il faut qu'elle soit bonne, à base de produits variés, frais et sains, provenant d'une agriculture durable et respectueuse de l'environnement. Les défis écologiques et sanitaires sont colossaux. Nous sommes passés d'un monde qui comptait 1 milliard de personnes en sous-nutrition en 1990 à un monde qui compte plus de 2 milliards d'obèses.

Chers collègues, je me réjouis d'aborder ces sujets avec vous. Je vois cette proposition de loi non comme une fin – tant les articles, tels qu'ils sont rédigés, me semblent encore poser de nombreux problèmes et échouent à faire consensus – mais comme le commencement d'une opportunité, pour la présente législature, d'adopter de grandes mesures sur ce sujet si important qu'est l'alimentation.

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