Cette proposition de loi fait suite à plusieurs autres que vous avez déjà déposées, monsieur le rapporteur, à propos de la chasse, témoignant de votre volonté, qui est aussi celle de l'extrême-gauche, d'interdire purement et simplement cette activité.
La demande très pressante des ruraux, que vous invoquez, émane en fait plutôt des néo-ruraux, c'est-à-dire de gens qui viennent habiter à la campagne et ne comprennent pas comment on y vit – outre les pratiques de chasse, c'est tout un art et un bonheur de vivre, avec notamment des cloches qui sonnent au clocher des églises et des coqs qui peuvent chanter.
Il est, par ailleurs, faux de prétendre qu'il n'y a pas de dialogue entre les chasseurs et les non-chasseurs. La Fédération nationale des chasseurs a notamment lancé le projet Ekosentia, dans le cadre duquel, dans mon département du Maine-et-Loire par exemple, les chasseurs travaillent avec les promeneurs et les vététistes à répertorier l'ensemble des chemins ruraux.
À la question que je vous posais à propos des exceptions prévues à un dispositif très générique, vous avez répondu que vous en aviez prévu une pour l'outre-mer – ce qui doit avoir, je suppose, des effets électoraux –, mais vous ne tenez pas compte du fait que, sur le territoire métropolitain, 75 % du couvert forestier appartient à des propriétaires privés, de telle sorte que votre texte interdirait purement et simplement, au-delà des règles qui pourraient être instaurées en coordination avec les pouvoirs publics dans les forêts domaniales, l'usage privé des forêts.
Enfin, il ne faut pas nier l'importance de la régulation des espèces assurée par la chasse. Les agriculteurs savent en effet que les dégâts qu'ils subissent sont payés par les chasseurs.