Le 6 mai 2022 sur LCP, Willy Schraen, président de la FNC, a exhorté sans complexe les promeneurs, s'ils avaient peur d'aller dans les bois, à se balader chez eux. Ce genre de propos en dit long sur l'indécence et le cynisme du chef des chasseurs. Non, tout le monde ne dispose pas de son petit hectare de forêt pour aller paisiblement glaner des châtaignes... Des millions de Français vivent dans des espaces réduits et la promenade dominicale est précisément l'occasion, pour eux, de se ressourcer.
En affirmant par ailleurs que ce texte infantiliserait les citoyens chasseurs, M. Schraen sous-entend qu'interdire la chasse le dimanche serait un affront à la liberté fondamentale des chasseurs de disposer de leur arme, voire de leur propriété, comme bon leur semble. Cela n'est pas sans rappeler certaines dérives pro-armes outre-Atlantique. Cette idéologie libérale témoigne, en outre, d'une vision dominatrice de la nature. Cette conception masculiniste de la chasse est une cause majeure du sentiment général d'insécurité ressenti par nombre de promeneurs. N'en déplaise à ceux qui voudraient diviser et faire croire que ce ressenti est réservé aux seuls citadins, une étude de l'institut Ipsos réalisée en septembre 2021 affirme que 47 % des ruraux seraient carrément opposés à la chasse.
La mauvaise maîtrise des armes et le non-respect des règles de sécurité ont encore causé la mort de huit personnes et en ont blessé quatre-vingt-deux en 2022. Le sentiment d'insécurité et l'atmosphère anxiogène qui règnent dans les forêts françaises résultent d'éléments concrets.
Il est grand temps d'offrir un temps hebdomadaire pacifié et des espaces naturels communs. Nous voterons donc en faveur de cette proposition et nous espérons poursuivre le travail, notamment en interdisant la chasse à courre, cet héritage d'un autre temps.