La crise de la zone euro est souvent résumée à une crise des dettes souveraines. Pourtant, c'est également une crise du secteur bancaire, et plus largement de la croissance dans le sud de la zone euro. La croissance du pouvoir d'achat observée dans certains pays après la création de l'euro était en quelque sorte artificielle, ou en tout cas non soutenable, car financée par l'endettement, qu'il soit privé ou public, et non par la croissance de la productivité.
Nous avons su, pendant la crise sanitaire, apprendre de nos erreurs passées en instaurant une capacité d'endettement commune. C'était nécessaire. Le décrochage de la croissance de la productivité en Europe face aux États-Unis, qui pourrait être accru par la crise énergétique et l' Inflation Reduction Act, risque de nous conduire vers une nouvelle crise, qui remettrait en cause le modèle social européen.
Ne faut-il pas, outre les réponses immédiates sur l'énergie et sur l'IRA, envisager une nouvelle faculté d'endettement commun ciblé sur des politiques permettant d'augmenter la productivité, par exemple à travers l'innovation et la décarbonation ?
S'agissant de la réforme du pacte de stabilité, quel est votre regard sur l'adoption de standards, d'une cible de dette et d'une norme de dépenses nominales, qui pourraient remplacer la double cible déficit-dette ?
Au-delà d'une réforme des règles budgétaires, ne devons-nous pas achever le second volet de la réforme de la zone euro en engageant davantage l'union bancaire, notamment sur l'assurance des dépôts ?