Vous avez évoqué, monsieur le directeur général, votre contribution à la construction et à la consolidation du renseignement pénitentiaire, qui est encore jeune. Comment s'organise la circulation de l'information ? Avez-vous des échanges réguliers, notamment au sujet de personnes particulièrement dangereuses comme M. Elong Abé, qui ont été arrêtées sur des théâtres extérieurs ? Tout est-il fait, lors de leur placement en détention, pour que le renseignement pénitentiaire dispose des informations nécessaires ? Cette question m'est inspirée par le fait que j'ai parfois pu avoir, lors de précédentes auditions, le sentiment qu'il y avait une forme de cloisonnement, conduisant à ce que toutes les informations ne soient pas forcément bien transmises.
Notre commission d'enquête parlementaire tire son existence d'un événement qui a suscité un véritable émoi au sein de l'opinion publique, en raison de la victime, de son agresseur et des conditions dans lesquelles les faits se sont déroulés. Nous avons estimé nécessaire d'élargir le champ, de ne pas nous focaliser uniquement sur le fait générateur, mais d'envisager de façon plus générale la situation des personnes radicalisées et condamnées, notamment celles ayant eu affaire à votre service lors d'une interpellation sur des terres étrangères. Nous savons qu'un certain nombre de ces personnes, des ressortissants français ou binationaux, seront éligibles à une libération. M. Elong Abé aurait ainsi pu être libéré dans le courant de cette année si le fait qui l'a conduit à être de nouveau mis en examen ne s'était pas produit. Cela constitue-t-il une source d'inquiétude réelle pour la DGSE ?