La dangerosité de l'individu est avérée. Il s'agit incontestablement d'un personnage présentant un profil extrêmement dangereux, comme beaucoup de djihadistes partis sur zone. Lorsque Franck Elong Abé est transféré vers les services intérieurs et la justice, son profil est partagé. Comme je l'ai souligné, nous travaillons en commun : nos « cousins » de la DGSI ont connaissance de tous les éléments dont la DGSE dispose. Il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre nous.
Il appartient ensuite à la DGSI, en tant que service enquêteur dans le système intérieur, de partager ces éléments avec les autres acteurs concernés. Dans ce genre de situation, la DGSE organise la récupération de l'individu, y procède, puis assure le transfert, et c'est alors aux services intérieurs de prendre en compte la personne et de la judiciariser. Le contact est à ce moment-là établi avec le procureur de la République et le procureur national antiterroriste. Je suppose que Jean-François Ricard vous a expliqué la manière dont les choses se sont déroulées. Les services intérieurs savaient très bien que cet individu n'était pas un enfant de chœur, mais avait un profil lourd. C'est le cas, en général, des gens qui vont sur ce genre de théâtres et participent à de telles opérations, comme ceux que nous récupérons actuellement ou qui sont emprisonnés sur le théâtre syro-irakien.
La catégorisation de la dangerosité dans le cadre du système intérieur et de l'administration pénitentiaire n'est pas mon sujet. Je ne peux pas vous répondre, faute d'éléments d'appréciation dans ce domaine.
Après avoir été arrêté, l'individu dont nous parlons a passé un an en détention dans la prison de Bagram, où les Américains retenaient un certain nombre de terroristes. Cet individu a ensuite été remis aux autorités françaises.