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Intervention de Géraldine Bannier

Réunion du mardi 4 avril 2023 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

Sur le sujet précis du salaire des professeurs, il y a urgence à agir. Notre groupe n'a cessé de le rappeler depuis 2017. De fait, au fil de politiques budgétaires peu attentives au sujet, les jeunes enseignants sont passés d'un salaire équivalent à 2,3 fois le Smic en 1980, à un salaire à peine supérieur au Smic aujourd'hui. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) rappelle que nos enseignants du primaire, avec quinze ans d'expérience, gagnent environ 20 % de moins que la moyenne de ceux de l'OCDE, les plaçant parmi les plus mal payés des pays riches. Entre 2005 et 2019, les salaires des professeurs de l'OCDE ont augmenté de 11 % en moyenne ; en France, sur la même période, ils ont diminué de 2 % à 6 %, la baisse s'accentuant même après 2000.

Or, la forte dégradation salariale des métiers de l'enseignement n'est pas sans rapport avec le problème de l'attractivité. Lors de sa campagne, le Président de la République, s'emparant du sujet, a annoncé une hausse inconditionnelle de 10 % des salaires : c'est la partie socle annoncée, qui va concerner l'ensemble des professionnels. Pouvez-vous confirmer cela ? En effet, une première annonce laissait à penser que les enseignants en début de carrière bénéficieraient de 10 %, les enseignants plus chevronnés étant seulement concernés par des avancements de carrière accélérés, au risque de laisser une partie d'entre eux sans revalorisation.

S'agissant du pacte, vous annoncez des objectifs administratifs – plus de remplacements et d'heures de soutien en mathématiques et en français. Or, les conditions de travail actuel sont les suivantes : les enseignants travaillent dans les classes présentant les taux d'encadrement les moins favorables, parmi les vingt-six pays européens étudiés par la DEPP. Le travail hebdomadaire médian des professeurs français est de quarante-trois heures, contre quarante heures pour la moyenne des cadres A de la fonction publique. Comment percevez-vous la recevabilité, sur le terrain, de cette partie de revalorisation, quand la profession demande d'abord à être mieux reconnue dans l'intensité et dans la difficulté accrue de ses tâches quotidiennes, dans un contexte où, la société se fragilisant, les défis de l'école sont très nombreux ?

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