Intervention de Léo Walter

Réunion du mardi 4 avril 2023 à 17h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLéo Walter :

Depuis de trop nombreuses années, le ministère compte sur la conscience professionnelle des enseignants, sur leur souci de l'intérêt des élèves et sur leur amour du métier, pour faire tenir debout la maison Éducation nationale, au mépris de leur professionnalité et de leur expertise. Cependant, la charpente craque, et les murs commencent à s'effondrer. Vous vous inquiétez donc – à raison – de la difficulté à recruter des enseignants et semblez commencer à prendre la mesure de l'augmentation des arrêts pour épuisement professionnel, et des démissions à tous les stades de la carrière. Mais quelle est votre réponse à cette situation ? Quelle est votre solution pour faire face au mal-être des enseignants ? Vous leur proposez un pacte !

Un pacte instaurant une revalorisation salariale au niveau des moyennes européennes ? Non. Un pacte leur garantissant d'avoir moins d'élèves par classe, pour rejoindre les standards européens ? Non. Un pacte instaurant de meilleures conditions de travail, en recentrant les missions sur le cœur du métier – enseigner ? Non. Votre pacte consiste à leur proposer de gagner un peu plus, en échange de missions supplémentaires. Outre qu'il ne s'agit pas d'une augmentation de salaire, mais bien d'une hausse du temps de travail, cela démontre – au mieux – une méconnaissance totale du métier. Dans le second degré, les enseignants font déjà des heures supplémentaires : leur en ajouter est irréaliste et contre-productif. Dans le premier degré, le temps de travail réel des professeurs des écoles est de quarante-trois heures par semaine en moyenne, avec trente-quatre jours de vacances travaillées, selon une enquête de l'INSEE, reprise par la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP). Ils n'ont pas besoin de missions supplémentaires, mais de temps, de calme, et de respect.

L'ensemble des organisations syndicales a quitté la table des négociations, et vous demande de renoncer à ce pacte inepte. Allez-vous les écouter ? Allez-vous les entendre ? Pas de pacte, mais 10 % pour toutes et tous, maintenant et sans condition. Après tout, n'était-ce pas la promesse d'Emmanuel Macron en avril dernier ? À vous de la tenir, monsieur le ministre.

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