En juillet 2022, l'Anses a publié un avis révisé et un rapport d'expertise, qui confirment l'existence d'une « association positive entre l'exposition aux nitrates et/ou aux nitrites via la viande transformée, et le risque de cancer colorectal ».
Au moment même où la proposition de loi était examinée en commission, le 28 mars 2023, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu publiques les conclusions de son évaluation sur les risques pour la santé publique, liés à la présence de nitrosamines dans les aliments. On y lit : « Notre évaluation conclut que, pour tous les groupes d'âge de la population de l'Union européenne, le niveau d'exposition aux nitrosamines […] dans les aliments constitue un problème sanitaire. »
La Ligue contre le cancer rappelle que 4 000 cancers pourraient être évités en supprimant l'utilisation des additifs nitrés de la fabrication des produits de charcuterie.
L'enjeu est d'autant plus important que les catégories sociales les moins favorisées, ainsi que les enfants, sont les plus consommatrices de charcuterie et donc les plus exposées à ces substances nocives.
Dans ce contexte, le Gouvernement a adopté une stratégie dilatoire, malgré les occasions d'agir qui lui ont été offertes, notamment en 2022 dans le cadre de l'examen de la proposition de loi de Richard Ramos. Un plan d'action a finalement été publié le 27 mars dernier.
Il s'agit d'un véritable trompe-l'œil, d'un plan fantoche dont la Ligue contre le cancer, Foodwatch et Yuka ont dénoncé la frilosité. À moyen et long terme, il ne comporte aucun engagement d'interdiction de ces substances, mais de simples évaluations de la faisabilité de leur réduction ou suppression.
La faiblesse de la stratégie gouvernementale s'explique d'autant moins qu'il existe désormais une offre abondante de charcuterie sans nitrate et sans nitrites, qui démontre la capacité des producteurs à se passer de ces additifs. Le cancer colorectal constitue la deuxième cause de décès par cancer en France ; il est donc urgent d'agir pour interdire l'utilisation de ces produits.
Le 24/09/2023 à 16:52, Aristide a dit :
"L'enjeu est d'autant plus important que les catégories sociales les moins favorisées, ainsi que les enfants, sont les plus consommatrices de charcuterie et donc les plus exposées à ces substances nocives."
Tout dépend dans quel quartier on est. Il y a des populations très défavorisées en France qui ne mangent jamais de charcuterie, au point d'imposer la charia jusque dans les cantines scolaires...
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