L'évolution des comportements alimentaires ne doit évidemment pas s'opérer au détriment des agriculteurs : il convient pour cela de guider les nouvelles pratiques, notamment le passage d'un élevage intensif à un élevage extensif associé à la polyculture, ainsi que de soutenir et accompagner les agriculteurs dans ces transitions. Toujours en commission, la majorité, également opposée à cette proposition de loi, l'a entièrement détricotée et vidée de sa substance : nous le déplorons.
L'article 1er visait ainsi à instaurer une « prime alimentation exceptionnelle ». Le groupe Socialistes et apparentés soutient cette proposition, qui procède d'une logique que nous défendons régulièrement ; par conséquent, nous regrettons que l'adoption d'un amendement de réécriture émanant du groupe Renaissance ait transformé ce dispositif en une expérimentation dont les crédits seraient ceux du programme Mieux manger pour tous, doté pour 2023 de 60 millions d'euros, soit 2 euros par bénéficiaire et par an. Cela n'est pas à la hauteur des enjeux : nous voterons donc pour les amendements visant à rétablir l'article dans sa rédaction initiale et porterons une attention particulière à la nécessité que le dispositif favorise une alimentation durable, locale et de qualité.
L'article 2, qui prévoyait au plus tard en 2025, « une option végétarienne à tous les repas ou, chaque semaine, deux menus végétariens sans autre choix » dans la restauration collective scolaire, a été supprimé. Nous le regrettons également, car cette mesure allait dans le bon sens : la cantine doit permettre à tous d'accéder à une alimentation de qualité, diversifiée, et autant que possible respectueuse de l'environnement. Là encore, nous soutiendrons les amendements tendant à revenir au texte initial, tout en émettant une réserve au sujet des amendements de repli qui visent uniquement à ce qu'une option végétarienne soit proposée à chaque repas : l'absence de plusieurs options poserait problème à certaines collectivités, notamment les petites ou moyennes communes. Cela ne nous empêche pas, encore une fois, d'être favorables à l'esprit et à la dynamique sous-jacents.
Enfin, la suppression de l'article 3, qui visait à interdire dès 2024 pour les produits non traités thermiquement, dès 2025 pour les autres, la mise sur le marché d'aliments à base de viande contenant des additifs nitrés, est tout à fait déplorable : en la matière, il y aurait urgence à agir. Pour résumer, le groupe Socialistes et apparentés soutient, dans sa rédaction d'origine, cette proposition de loi du groupe Écologiste – NUPES. Nous déterminerons notre vote sur le texte en fonction du résultat de son examen en séance publique ; nous invitons la majorité comme la droite à plus d'ambition concernant le bien-manger et la réduction de l'impact environnemental de l'alimentation.