Toutefois, l'alimentation est au cœur de plusieurs débats. D'abord, l'aliment est le résultat d'un schéma de production. La question « Qu'est-ce que je mange ? » est indissociable des questions suivantes : « Qui produit ? » et « D'où vient le produit ? » Lorsque nous définissons des politiques publiques alimentaires, nous devons établir avec précaution si, en favorisant telle ou telle catégorie de produits, nous avantageons nos agriculteurs, notre savoir-faire local ou l'importation de produits et, à travers eux, de méthodes que nous trouverions intolérables chez nous.
Ensuite, l'alimentation est un enjeu social dans des périodes d'inflation où les prix des produits alimentaires augmentent au point que des Français doivent renoncer à certains d'entre eux. L'idée du chèque alimentaire vient de la majorité. Elle figurait effectivement dans le programme du Président de la République et je suis ravi qu'à l'occasion de l'examen de cette proposition de loi, notre assemblée puisse travailler sur cette mesure et dessiner pour elle les meilleurs contours possibles. Je me réjouis de l'expérimentation lancée par le Gouvernement à ce sujet et du déploiement d'autres actions pour permettre aux gens de mieux s'alimenter.
Enfin, le tout n'est pas d'avoir accès à une alimentation : il faut encore qu'elle soit bonne, à base de produits variés, frais, sains provenant d'une agriculture durable et respectueuse de l'environnement. Les défis écologiques et sanitaires sont colossaux. Nous sommes passés d'un monde qui comptait 1 milliard de personnes en sous-nutrition en 1990 à un monde qui compte plus de 2 milliards de personnes obèses en 2020. Pour toutes ces raisons, je me réjouis d'aborder ces sujets avec vous.
Vous nous trouverez face à vous et avec vous pour débattre de ces sujets avec sérieux et humanité afin de trouver des solutions concrètes et réalistes au bénéfice des Français.