Ma question porte sur les politiques d'autonomie et du maintien à domicile des personnes âgées. Plus de 85 % des Français souhaitent vieillir à domicile, auprès de leurs proches et dans leur environnement habituel, mais le secteur de l'aide à domicile reste le grand laissé pour compte des politiques publiques. Les professionnels ont longtemps été oubliés du Ségur de la santé et les proches aidants ne sont pas suffisamment accompagnés.
Le premier quinquennat d'Emmanuel Macron a été désastreux. Les conditions de vie des personnes âgées se sont dégradées. La loi dite grand âge a été abandonnée ; la cinquième branche de la sécurité sociale est vide et inadaptée aux besoins. La réforme des retraites ne fera qu'empirer la situation en précarisant les personnes âgées qui vivent déjà sous le seuil de pauvreté et en augmentant le risque de maladie grave au moment de la retraite. Il est grand temps de revaloriser les métiers de l'aide à domicile.
La France insoumise réclame la création d'un service public de la dépendance, ainsi que le développement d'établissements publics et du maintien à domicile. Nous proposons de créer un guichet unique de l'autonomie sur chaque territoire, pour renforcer les dispositifs d'accompagnement et d'information. Il est urgent d'élargir le droit à la formation des proches aidants, d'œuvrer pour un réel droit au répit en permettant le relayage à domicile, et de recenser les besoins en matériel, afin qu'aucun bénéficiaire ne soit laissé pour compte.
Vous le préconisiez déjà dans votre rapport, madame El Khomri : pour les professionnels, il faut dès maintenant revaloriser les carrières et les salaires. Pour ce faire, nous proposons de généraliser les CDI à temps plein, d'instaurer un fonctionnement à la tournée ou encore de prendre en compte la durée de déplacement dans le calcul des horaires de travail.
En ce moment même, la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France est examinée en commission. Tous les amendements que nous avons déposés, visant à recenser les besoins des aides à domicile, à revaloriser les financements et à financer le secteur de la dépendance, ont été déclarés irrecevables. Ma question, qui est simple, s'adresse au Gouvernement : que proposez-vous pour revaloriser le secteur de l'aide à domicile et celui de l'autonomie en général ?