Ces dernières années, de nombreux rapports ont pointé les difficultés rencontrées par le secteur du grand âge, qu'il s'agisse de l'hébergement des personnes âgées en établissement spécialisé ou de leur maintien à domicile. Ces rapports ont souvent identifié, avec exactitude, les mêmes manques ; nous sommes tous à peu près d'accord sur ce qu'il faudrait faire pour parvenir à un accompagnement de qualité pour les usagers et à des conditions de travail dignes pour ceux qui les accompagnent, à domicile ou en établissement. Malheureusement, les années passent et les fameux plans, souvent évoqués, sont toujours repoussés. Il semblait y en avoir un ces dernières années, mais la crise sanitaire est passée par là.
En commission, nous examinons la proposition de loi portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir en France ; les premières heures de débat ont été très décevantes. Madame El Khomri, vous avez évoqué ce texte tout à l'heure ; nous sommes en train de l'examiner, alors que le compte rendu de votre travail au CNR n'est pas encore connu. J'avais pourtant cru comprendre – à tort, visiblement – que les conclusions de ce travail, mené auprès des citoyens, devaient alimenter la proposition de loi. Comme nous l'avons dit en commission, nous espérons qu'un nouveau plan grand âge sera bientôt présenté pour apporter les moyens nécessaires dont le besoin est souligné à juste titre par tous les rapports.
Outre des moyens humains, il faut des moyens en matière de formation et de qualification des personnels intervenant à domicile. La grande question sous-jacente – la seule, peut-être, que l'on doive se poser – porte sur le financement de ces moyens. Nous savons que le budget s'établit à 10 milliards d'euros environ. Où irons-nous les chercher : dans les transactions, le capital, l'assurance privée ? Il s'agit clairement de choix politiques.
J'espère que nous serons rapidement capables de mener à bien un plan grand âge sérieux et ambitieux, et que des choix politiques seront arrêtés pour en déterminer le financement.