Je suis directrice d'un service d'aide à domicile. Tous les jours, nous sommes confrontés à l'impossibilité d'accompagner et de soutenir à domicile toutes les personnes qui en font la demande, faute de professionnels en nombre suffisant. Lorsque nous le pouvons, nous disposons de deux heures ou de deux heures et demie par jour pour aider ces personnes qui ne peuvent ni se lever, ni se laver, ni manger seules. Bien souvent, les professionnels sont forcés de fractionner leur temps d'intervention et doivent refermer la porte alors que la personne a toujours besoin d'aide.
Une mesure forte, qui aurait du sens et améliorerait la qualité de vie des personnes accompagnées et de celles qui les soutiennent, consisterait à tripler le nombre d'heures allouées en GIR – groupes iso-ressources – 1 et 2, soit environ six heures par jour au lieu de deux. Ce n'est tout de même pas délirant. Tous les professionnels que nous avons rencontrés – ils ont été très nombreux à s'être déplacés et à s'investir dans cette démarche – ont expliqué qu'ils souhaitaient avant tout disposer de plus de temps pour accompagner correctement les gens. En améliorant le taux d'encadrement dans les établissements et en augmentant de façon significative le temps passé auprès des personnes à domicile, nous pourrions progresser.