Je suis accompagnée par Mme Dafna Mouchenik, avec qui, depuis le mois de novembre, j'ai piloté les ateliers du CNR sur le bien vieillir consacrés à l'attractivité des métiers du grand âge. Dans ce cadre, il nous a semblé important de concentrer notre réflexion sur les intervenants à domicile, la formation et l'amélioration des conditions de travail et de qualité de vie au travail. Nous remettrons demain, à quatorze heures, notre feuille de route.
Les débats ont été riches, nourris par les nombreux professionnels qui se sont mobilisés à cette occasion. Le constat, malheureusement partagé, est que ces métiers qui ont du sens, qui ne sont ni automatisables ni délocalisables, qui sont des métiers d'avenir, nécessaires en tout point du territoire, sont en difficulté.
Il faut, c'est ce que nous prônerons demain, sortir d'une forme de taylorisation du travail et en finir avec une conception selon laquelle certains temps seraient improductifs. En matière de financement des services d'aide à domicile, nous proposerons d'abandonner la tarification à l'heure, qui ne prend pas en compte la réalité des temps passés auprès du public. Cette question du temps est aussi en jeu lorsqu'il s'agit de réduire le taux très élevé de sinistralité – il est de 10 %, quand la moyenne nationale est de 3 %. Nous formulerons des propositions pour que les salariés ne soient pas mis devant le choix, faire vite ou faire bien. Enfin, nous présenterons des préconisations en matière de formation.
J'ajoute que le taux de travailleurs pauvres parmi les intervenants à domicile avoisine les 18 %, alors qu'il est de 6,9 % chez les salariés français. Malheureusement, il s'agit d'un secteur structurellement sous-financé. Si nous voulons rendre ce métier attractif, il faut conduire une réforme systémique, qui porte à la fois sur les conditions d'emploi, la rémunération, la formation et la qualité de vie au travail.