Non seulement on fait porter le virage inclusif sur les AESH, qui doivent compenser les manques, mais – second malentendu – on leur demande en sus de faire le travail de diplômés de niveau bac + 3 ou bac + 4 – éducateurs techniques spécialisés, orthopsychologues ou psychomotriciens. La vraie question est celle de l'école que nous voulons pour demain. Il faut aller beaucoup plus loin dans le déploiement des unités d'enseignement externalisées (UEE) et des unités d'enseignement en élémentaire autisme (UEEA).
Je voudrais illustrer mon propos d'un exemple. Il n'est pas rare qu'un président de département fasse sortir un collège de terre. Ces établissements sont toujours très beaux lors de leur inauguration : ce sont des bâtiments à énergie positive avec des salles informatiques dernier cri. Mais qui pense, lors de leur construction, à interroger le directeur de l'IME ou de l'Itep situés à cinq ou dix kilomètres, afin de penser le mobilier au-delà des normes PMR – personnes à mobilité réduite ? Il faut décloisonner et acculturer ! Ne faire porter l'inclusion que sur l'école ou les établissements médico-sociaux est une aberration. C'est toute la société qui est concernée, et donc la politique dans son ensemble.