Je n'ai pas compris quels sont précisément les moyens de l'État pour mettre hors d'état de nuire toutes les formes de terrorisme d'extrême droite, et tous les mouvements qui légitiment la violence ou y font appel, ou diffusent des thèses qui peuvent y conduire.
Vous avez évoqué beaucoup de concepts, mais dans la confusion. Quels sont les moyens concrets à la disposition de nos forces de l'ordre ou de nos services de renseignement pour éliminer ces menaces ? Vous vous autofélicitez, mais ces mouvements sont de plus en plus présents et, malheureusement, de plus en plus actifs pour commettre leurs méfaits. On ne peut donc pas parler de réussite, mais de faillite des services de l'État. La seule chose dont on peut se féliciter, c'est qu'ils sont ultraminoritaires. C'est d'ailleurs pourquoi on devrait pouvoir les suivre très facilement !
Je n'explique pas non plus pourquoi le Gouvernement n'a pas répondu au courrier que j'ai adressé, avec la présidente Marine Le Pen, le 18 décembre 2022, pour demander la dissolution systématique de tous les groupes appelant à la violence, quelle que soit leur origine politique – d'extrême gauche, d'extrême droite ou liés au mouvement complotiste dans un délire « ni gauche ni droite ». Pourquoi la Première ministre ne répond-elle pas ?
Pourquoi ne prononcez-vous pas des dissolutions à la mesure du nombre de groupes et de la menace qu'ils représentent ? Une fois encore, j'ai l'impression que vous cherchez à utiliser ces mouvements pour faire de la politique, au lieu de lutter vraiment contre eux.
Enfin, je suis très inquiet de constater l'amalgame que vous faites avec le crime antisémite épouvantable dont a été victime Mireille Knoll et, d'une manière générale, avec tous les meurtres et les violences antisémites commis depuis l'après-guerre, notamment depuis l'attentat de la rue Copernic, qui étaient malheureusement d'essence islamiste. Je ne vois pas le rapport avec la tragédie de Mireille Knoll et de sa famille. Pire, cela m'inquiète : il y a visiblement dans votre esprit une confusion entre les moyens à mobiliser contre l'extrême droite et ceux à engager contre les violences antisémites, issues majoritairement de l'islamisme.