Si on assiste à la montée en force de ces groupuscules, si on voit se développer sur les réseaux sociaux des boucles comme la boucle Telegram sur laquelle figure le fichier qu'on a évoqué, s'il y a dans notre pays plusieurs milliers de personnes susceptibles de s'entraîner mutuellement et de penser qu'une ratonnade peut être divertissante, n'est-ce pas dû au fait que les idées d'extrême droite fournissent un carburant idéologique à cette violence pouvant aller jusqu'à la violence terroriste ?
Je rejoins ici la question de Carlos Bilongo sur la « théorie » – je mets ici de nombreux guillemets à ce terme – du grand remplacement. Ne pensez-vous pas qu'il y a là une forme d'appel au passage à l'acte, si l'on considère que le grand remplacement oblige à une réaction urgente, face à ce que l'on considère dans la sphère complotiste comme une entreprise délibérée, vouée à s'accomplir avant quelques années ?
Si la diffusion de ce substrat théorique nourrit, comme je le pense, l'urgence et la motivation du passage à l'acte, ne serait-il pas temps que tous les partis qui se disent républicains condamnent fermement ces idées et cessent d'employer un certain nombre de termes ou de concepts qui leur sont liés ? Je pense évidemment à certains candidats à la dernière élection présidentielle mais aussi au dirigeant du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui, lors de sa campagne, a fait un usage de ces concepts condamné par Louis Aliot. Ne pensez-vous pas qu'une clarification majeure s'impose pour tous les partis de l'arc républicain, ou qui prétendent en faire partie ?