Nous n'avons en effet pas connaissance d'un tel niveau d'organisation de ces groupuscules, bien qu'à Lyon nous connaissions le sujet mieux que personne, la ville étant, à l'échelle nationale, une véritable plaque tournante pour tout un ensemble de groupuscules, autour, notamment, de Génération identitaire et de son bar La Traboule – la maison mère, en quelque sorte, où se retrouvaient de nombreux Européens pour se former, échanger et mener des ratonnades. Nous y avons notamment vu des néonazis grecs de l'Aube dorée, entre bien d'autres exemples.
Ce qui est certain, en revanche, c'est que les liens se renforcent entre ces différents groupuscules, animés par une même volonté de prendre le pouvoir, et qui sont prêts à tout pour ça, qu'il s'agisse de soutenir dans les urnes les candidats d'extrême droite à l'élection présidentielle ou de choisir l'action directe et les attentats terroristes.
Si les loups solitaires sont difficilement dénombrables, il faut aussi parler de certains militants, qui occupent des postes importants au sein de ces groupuscules – je pense notamment à Logan Nisin, condamné récemment à une dizaine d'années de prison pour des projets terroristes, qui visaient, entre autres, Jean-Luc Mélenchon. Nous parlons ici d'un militant de l'Action française à Marseille, dont les tracts ont été distribués à l'entrée des meetings du Front national, puis du Rassemblement national. Au-delà, donc, des liens entre ces groupuscules, il faut surtout insister sur le fait qu'ils abritent des individus, dont certains, parmi les plus radicalisés, ont toutes les armes pour passer à l'action.