La question des dissolutions a du sens. Nous avons notamment fait campagne pour la dissolution de Génération identitaire. Malheureusement, ces dissolutions ont des effets relatifs car à Lille ou à Lyon, ces groupuscules ont conservé leurs locaux, c'est-à-dire leur outil organisationnel, au sein desquels ils peuvent s'entraîner pour mener des ratonnades.
S'agissant de mon cas personnel, il soulève la question politique beaucoup plus large relative aux menaces qui pèsent sur les personnes osant s'engager contre l'extrême droite. Mes agresseurs sont venus deux fois en deux semaines, afin de me tendre un guet-apens. La première fois, ils étaient une dizaine, ils sont arrivés avec trois véhicules – ils étaient donc parfaitement coordonnés –, et ont essayé, à plusieurs reprises, d'entrer dans mon immeuble. La seconde fois, il y a quelques jours, une quarantaine de personnes sont venues du vieux Lyon, à proximité de leurs locaux, jusque chez moi, scander des slogans, disant qu'elles allaient tout casser chez moi.
Au moment où l'on mène cette lutte, on sait qu'on est en danger. C'est encore pire lorsque les personnes visées, notamment les élus de la République, ne sont pas préparées à toute cette violence. La question des dissolutions a donc du sens, alors qu'au mois de juin prochain, nous fêterons malheureusement le triste anniversaire des dix ans de la mort de Clément Méric.