Selon la direction générale de la sécurité intérieure – DGSI –, que j'ai auditionnée la semaine dernière dans le cadre de l'examen de la proposition de loi pour dresser un état des lieux exhaustif de la menace terroriste d'extrême droite que j'ai présentée, le risque d'attentat lié à l'extrême droite radicale en France est de plus en plus élevé. Ce serait la menace la plus importante derrière le risque d'attentats liés au terrorisme djihadiste. On estime qu'environ 1 500 individus, qu'ils soient nationalistes, accélérationnistes – pour reprendre le mot utilisé par Erwan Lecœur – ou néonazis, sont considérés comme potentiellement violents.
Selon les chiffres transmis par Europol, notre pays comptabilise la moitié des arrestations réalisées au sein de l'Union européenne en lien avec des affaires de terrorisme d'extrême droite. Enfin, depuis 2017, onze enquêtes ont été ouvertes pour présomption de projets d'attentats fomentés par cette mouvance.
Dans ce contexte, la semaine dernière, j'ai présenté cette proposition de loi, visant à demander au Gouvernement de dresser un état des lieux exhaustif de cette menace, comme c'est le cas dans de nombreuses démocraties. Lui seul est en mesure de le faire, le Parlement ne disposant pas des mêmes moyens de renseignement. Malheureusement, la proposition de loi a été vidée de sa substance. Je suis donc heureux que nous débattions de cette question aujourd'hui et que le Gouvernement réponde après cette table ronde.
J'ai trois questions à poser. Erwan Lecœur, vous avez dit qu'il y avait un regain de l'extrême droite violente en France. Eu égard à vos travaux, considérez-vous que certains discours, qui banalisent des idées d'extrême droite, peuvent ou non l'encourager ?
Monsieur Baudouin, vous avez dit que la dissolution des groupuscules avait des effets relatifs. Vous avez préconisé d'engager la responsabilité pénale des individus. Avez-vous d'autres préconisations à faire ?
Enfin, Raphaël Arnault, vous avez été dernièrement la cible d'un groupuscule d'extrême droite à Lyon. Des individus sont venus en bas de votre domicile scander des chants et proférer des menaces. Diriez-vous qu'il est difficile et risqué d'être un militant qui lutte contre les extrêmes droites violentes ? Craignez-vous pour votre intégrité physique ? L'État vous a-t-il proposé une protection policière ?