Pour conclure, je rappellerai les principaux phénomènes à l'œuvre : l'accélérationnisme ; le choix de l'islam, en tant que vecteur d'un clash de civilisations, comme principal objectif ; la montée du complotisme et du confusionnisme sur internet. Je pourrais également citer le masculinisme ou la résurgence de l'agrarisme, qui est un ancien courant.
Une nouvelle génération militante, voyant certains succès politiques et médiatiques, pense le pouvoir de plus en plus proche. Les chercheurs travaillant depuis longtemps dans ce domaine le constatent : elle estime pouvoir se permettre ce qu'elle ne se serait pas permis dix ou vingt ans plus tôt, pour préparer la victoire, en quelque sorte. De plus, le développement rapide de réseaux propagandistes, par le biais d'internet et des médias, a des effets non négligeables sur des actions isolées potentielles. Enfin, il existe bien une atmosphère, que certains voudraient présenter comme une guerre de civilisations et qui devient une guerre raciale contre le « grand remplacement ». Les ennemis, ainsi que leurs alliés – les femmes, les LGBT, etc. –, sont clairement identifiés. Nous sommes face à des gens qui considèrent qu'ils doivent préparer une forme de guerre civile ethnique ; l'accélérationnisme consiste alors à frapper les premiers, sans attendre la riposte.