Intervention de André Gattolin

Réunion du jeudi 16 février 2023 à 18h15
Commission d'enquête relative aux ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères-États, organisations, entreprises, groupes d'intérêts, personnes privées-visant à influencer ou corrompre des relais d'opinion, des

André Gattolin, sénateur des Hauts-de-Seine :

À la suite des Jeux olympiques et, surtout, de la répression extrêmement dure des soulèvements au Tibet, les effectifs du groupe d'études de l'Assemblée nationale sur la question du Tibet ont atteint un niveau record, en 2008, avant de fondre des trois quarts après le renouvellement de 2012. Au Sénat, à l'issue du renouvellement de 2011, nous étions à peine une quinzaine, soit le nombre minimal requis pour créer un groupe d'amitié. La grave crise financière de 2008 a eu des conséquences importantes sur le chômage et l'activité en France. Très habilement, les autorités chinoises ont proposé d'investir massivement dans notre pays. La Chine est apparue clairement comme la deuxième puissance économique mondiale et le moteur de l'économie de la planète. Beaucoup d'élus ont compris qu'il fallait faire avec elle.

Pendant longtemps, les représentants de la communauté des Ouïghours ont regretté que l'on ne parle que des Tibétains et que l'on n'évoque jamais leurs difficultés. Aujourd'hui, les choses se sont inversées. Par ailleurs, les questions de Taïwan et de Hong Kong sont très sensibles. Nous sommes l'une des rares grandes démocraties historiques où le Parlement ne comprend pas un comité ou un sous-comité aux droits de l'homme. J'avais essayé d'en créer un au Sénat il y a une dizaine d'années mais j'ai fait chou blanc. Les commissions parlementaires compétentes dans le domaine des affaires étrangères et de la défense ne se préoccupant pas de ces questions, celles-ci sont abordées de manière fragmentaire.

Le dalaï-lama est malade et ne peut plus se déplacer. S'il venait à disparaître, on ne sait pas qui incarnerait la cause tibétaine. L'intérêt pour le Tibet demeure très fort aux États-Unis. Le Parlement espagnol, pour sa part, vient de créer un groupe dédié au Tibet. À l'inverse, le Parlement européen, l'Assemblée nationale française et le parlement italien n'en disposent plus.

M. Xi Jinping passait, à son arrivée, pour un homme modernisateur, affable, désireux de lutter contre la corruption : on a pensé que le moment de la libéralisation de la Chine était venu. Il semblerait que ce soit plutôt le contraire.

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