Quels sont les risques auxquels sont exposés les milieux académiques qui travaillent sur des projets de coopération scientifique dans des secteurs sensibles ? Je pense à ITER, le projet international de réacteur nucléaire de recherche civil à fusion nucléaire qui associe les pays occidentaux, la Russie, la Chine, la Corée du Sud et le Japon, ou encore à l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Ces projets reposent sur la philosophie, héritée de la Renaissance et non dénuée d'idéalisme, d'une science ouverte qui contribue à l'enrichissement de l'humanité. Avez-vous connaissance d'éventuels mécanismes mis en place pour s'assurer que de tels projets sont bien mis au service de l'intérêt général et non détournés à des fins personnelles par des régimes autoritaires ou totalitaires ? On sait que la Chine développe ses propres projets en matière de fusion nucléaire, dans lesquels elle semble enregistrer des progrès parallèles à ceux d'ITER. La question est de savoir si c'est un hasard ou si les seconds nourrissent les premiers.