J'aimerais aborder la question de la sensibilisation à la réalité de la menace et du risque d'ingérence étrangère. Tous les services que nous avons rencontrés ont, comme vous-même, monsieur le secrétaire général, insisté sur l'importance de faire comprendre à tous combien cette menace est élevée, protéiforme et incessante. Il y a toutefois des maillons faibles. Nous nous inquiétons par exemple des ingérences étrangères dans nos universités et nos institutions de recherche, mais aussi, au-delà du milieu strictement académique, dans les think tanks et autres fondations – dont nous voyons bien que certains sont sous influence, voire financièrement accompagnés. Le rapport du sénateur André Gattolin « Mieux protéger notre patrimoine scientifique et nos libertés académiques » avait déjà démontré la réalité de ces phénomènes. Des actions sont menées, même s'il n'est bien sûr pas question de mettre en cause les libertés académiques, mais comment pensez-vous qu'il soit possible de sensibiliser tout un chacun à la nécessité d'être sur ses gardes ? Que peut faire l'État, notamment le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche ?
En ce qui concerne les médias, l'ARCOM joue son rôle. Mais il est vrai que l'on voit régulièrement sur LCI le porte-parole de l'ambassade de Russie, à qui n'est apportée aucune véritable contradiction. Bien sûr, vous avez raison, si ce n'était pas lui, ce serait quelqu'un d'autre… Sur BFM TV non plus, les plateaux ne sont pas toujours équilibrés.
J'aimerais également vous entendre sur les innovations technologiques. C'est depuis toujours un défi pour ceux qui sont chargés de la protection de la nation. Les cryptomonnaies en est un pour Tracfin, par exemple. Dans votre cas, je pense aux deep fakes : comment envisagez-vous d'y répondre ?