Certains acteurs ont, de longue date, investi le champ informationnel et même développé une doctrine à ce sujet, qu'ils ont simplement adaptée au numérique. Ils réussissent à produire des effets politiques très puissants – on le voit en Afrique – à des coûts limités. D'autres procèdent à un rattrapage en investissant rapidement ce champ pour rejoindre leurs prédécesseurs. Les premiers venus renoncent à des opérations à large spectre pour cibler des thématiques ou des communautés très étroites afin d'être plus discrets, alors que les nouveaux arrivants lancent plutôt de vastes opérations assez faciles à observer.
La Chine est un cas particulier. Elle a des capacités informationnelles énormes mais qui doivent être comprises avant tout comme la prolongation à l'extérieur des frontières du dispositif instauré à l'intérieur pour contrôler la population. Comme l'a dit le secrétaire général, la doctrine chinoise est d'abord une doctrine de réaction en cas de franchissement de certaines lignes rouges bien définies ; c'est pourquoi, nous avons besoin d'être prépositionnés pour tenir compte de la menace car si la Chine décidait d'agir, les effets seraient massifs.