Plus de 5 % de la population française, soit 3 millions de personnes, déclarent souffrir de maux de tête, de fatigue chronique, de problèmes cognitifs, de douleurs musculaires et de troubles du sommeil du fait de l'exposition aux champs électromagnétiques, ce qui ne manque pas d'altérer leurs conditions de vie, d'accès à l'emploi et de sociabilité. Le développement de nouvelles technologies comme le Bluetooth, le wifi, les téléphones mobiles et les objets connectés a, depuis quelques années, accru notre exposition aux ondes. Les radiofréquences sont désormais un sujet de préoccupation sanitaire, environnementale et sociétale important, en France comme à l'étranger, notamment au Canada et en Suède.
En 2018, l'Anses a émis un avis, dans lequel elle reconnaît que les personnes se déclarant électrohypersensibles ont besoin d'adapter leur quotidien et se trouvent, pour beaucoup d'entre elles, dans un état de souffrance physique ou psychique plus ou moins important. Cependant, l'expertise conclut qu'il n'existe pas de preuve expérimentale solide permettant d'établir un lien de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par ces personnes. Cela peut signifier, soit que les symptômes constatés ne sont pas dus à l'exposition aux champs électromagnétiques, soit que les travaux conduits jusqu'alors présentent des lacunes méthodologiques.
Dès lors, je salue le lancement par l'agence, en janvier 2023, d'une étude visant à mieux connaître les personnes électrohypersensibles, à renforcer la qualité des recherches scientifiques et à améliorer la prise en charge médicale. Alors que le confinement, dont chacun d'entre nous a découvert la triste réalité il y a trois ans, constitue le quotidien des personnes électrohypersensibles, il est temps d'accélérer les recherches.
Quelles suites comptez-vous donner à cette étude nationale ? La reconnaissance officielle de ces pathologies en France vous semble-t-elle pertinente, et y seriez-vous favorable ?