Lorsque je travaillais comme ingénieur aéronautique pour l'A380, à la fin des années 1990, le modèle de développement du trafic aérien comportait de grands hubs pour un trafic de masse. Il a été entièrement revu au cours des vingt dernières années : l'A380 a disparu ; les infrastructures et les structures de pistes réalisées ne sont plus utilisées. La stratégie prévoit désormais des liaisons plus directes et des avions plus petits pour rejoindre des destinations qui ne seront plus régulières – l'A321XLR vole jusqu'aux États-Unis, avec un rayon d'action allongé.
Le changement de gros à petits porteurs a des effets bénéfiques sur les infrastructures, puisque de petits aéroports de province peuvent être utilisés. Aller directement de ville à ville sans transiter par de grands hubs permet aussi d'économiser du carbone, d'où mon étonnement face à l'interdiction des vols de moins de soixante passagers. J'en ai emprunté pour des trajets Auch-Bâle ; l'alternative était Auch-Paris et Paris-Bâle : lequel a votre préférence ?
Le conseil régional d'Occitanie, auquel j'appartiens, développe le transport à la demande de petits bus et crée des lignes sur mesure : pourquoi nous empêche-t-on de faire de même pour l'aéronautique ?