Il faut voir la réalité en face : un saut technologique est certes souhaitable et envisageable, mais pas réalisable durant la prochaine décennie. D'après le directeur général de l'aviation civile, qui n'est certainement pas membre du groupe Écologiste, tabler sur un carburant contenant 50 % de SAF n'est pas raisonnable : outre la difficulté de fournir la demande, les assureurs ne donneront pas leur accord, on n'a pas assez de recul. Aujourd'hui, quatre aéroports disposent de bornes pour alimenter quelques avions avec un carburant comprenant 30 % de SAF. Quant aux avions volant avec 100 % de SAF, ils relèvent de la chimère.
Certes, il faut mener une planification écologique, soutenir la R&D et la transition de l'industrie ainsi que les start-up innovantes, comme ZeroAvia à Toulouse. Mais aujourd'hui, ce n'est pas concret – ni pour ce mandat, ni pour le suivant. Les SAF représentaient en 2019 moins de 0,1 % des 360 milliards de litres de carburant utilisés dans l'aviation. Les pays scandinaves visent une incorporation de 30 % d'ici à 2030 ; la France cible 5 % à cet horizon, et elle est loin du compte ; l'Allemagne 2 % et les Pays-Bas, 14 %. Une généralisation n'est pas du tout à l'ordre du jour : ceux qui vous le font croire vous mentent.
Les liaisons non régulières les plus pratiquées par les jets privés sont Paris-Bruxelles, Paris-Genève, Paris-Londres et Paris-Nice, pour lesquelles des TGV et des liaisons commerciales classiques existent. Il n'y a pas de véritable pénalité dans ma proposition. Contrairement à la ZFE, qui interdit complètement la mobilité, notre proposition vise juste à changer de mode de transport : au lieu de voyager en jet privé à la demande, on prendra un avion classique ou un TGV.