Les activités humaines, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre, ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète. Voilà ce qu'indique le sixième rapport du Giec publié il y a quelques jours. Le constat est sans appel. Nous devons d'urgence apporter une réponse au réchauffement climatique, en réduisant nos émissions et en développant la décarbonation de l'ensemble des secteurs. La proposition de loi s'inscrit directement dans cette ligne. Toutefois, le sens du pragmatisme et de la réalité exige d'y regarder d'un peu plus près.
Les chiffres déjà évoqués montrent que l'impact de l'interdiction proposée sur les émissions de gaz à effet de serre sera assez minime. En revanche, il ne le sera pas pour un certain nombre de secteurs économiques. En effet, 80 % des vols en jet privé ont des motifs professionnels, ce qui permet de se rendre dans des territoires que ne dessert aucune ligne à grande vitesse (LGV). Ces vols permettent de maintenir des activités industrielles et des entreprises dans les territoires ruraux. Sans rejeter l'argument fondé sur les ultrariches, je doute que ceux-ci se baladent souvent du côté de Vesoul. Je doute aussi que couvrir la France de LGV soit judicieux du point de vue environnemental et climatique.
Ce qui est sûr, c'est que cette filière d'excellence française doit être accompagnée dans la décarbonation. Les entreprises investissent énormément. Airbus et Aura Aero se sont lancées dans la fabrication de jets électriques ou à hydrogène. Il faut soutenir ces innovations, afin que le secteur devienne plus écologique. Je suis persuadé qu'un secteur aérien interne à la France sera demain la solution, permettant des déplacements décarbonés et le développement des territoires. Or adopter la proposition de loi, c'est tuer le secteur.
Le groupe Horizons et apparentés est favorable au débat et à la pédagogie, et votera contre la proposition de loi telle qu'elle est présentée.