Merci, monsieur le rapporteur, d'avoir déposé une proposition de loi visant à enfin mettre un terme aux pratiques abusives d'une toute petite catégorie de nos concitoyens. En matière de pollution, nous sommes tous libres, mais pas tous égaux. C'est un fait calculé, avéré, confirmé par les chiffres : les pratiques des plus riches sont plus polluantes que celles des autres.
Paris, Genève, Nice, Londres, Rome, Milan, Zürich : rien de très exotique, mais des destinations relativement proches, pour lesquelles il existe des alternatives par le rail ou les airs. Ces sept villes, qui concentrent la majeure partie des déplacements, dessinent la carte très familière du terrain de jeu de nos chers milliardaires. Ils diront qu'on les brime, qu'on leur coupe les ailes ; ils se poseront en victimes, se plaindront comme des aristocrates d'Ancien Régime. Tel est toujours le cas lorsqu'on vous rappelle que vous ne pouvez pas tout vous permettre et qu'il y a des limites à vos désirs et à vos lubies.
Ce soir, au nom de l'intérêt général, nous nous penchons sur des cas particuliers. Nous évaluons les conséquences des comportements de quelques privilégiés sur la collectivité. Nous voulons qu'ils comprennent qu'ils ne sont pas seuls dans ce monde. Ce soir, nous leur disons simplement que puisqu'ils ne veulent pas prendre leurs responsabilités, nous les prendrons par la loi pour eux.
C'est une mesure de justice. La liberté de quelques-uns ne peut pas être payée au prix de notre environnement à toutes et à tous, ni en France ni ailleurs sur la planète. La richesse ne dispense pas de la responsabilité envers la planète et les générations futures.
C'est aussi une mesure pédagogique qui rappelle que les limites planétaires et sociales s'imposent à tous, même et surtout aux puissants.
Nous soutenons sans réserve ni amendement la proposition de loi de Julien Bayou. Quant à Bernard Vincent, Patrick et les autres, nous leur souhaitons la bienvenue dans les transports en commun.